Quelques notions de cartographie


Définitions

Pour établir la carte d'une portion de la surface terrestre, il faut projeter une portion de sphère sur une feuille plane. Il existe de nombreux types de projection.
La position d'un endroit quelconque de la carte est donnée en faisant référence à un système géodésique donné.
Ce système géodésique repose sur:
-la définition d'une surfaçe moyenne représentant une surfaçe terrestre moyenne idéale, le sphéroïde ou ellipsoide de référence pour le pays , le continent ou même la terre entière,
-la définition de références pour les coordonnées géographiques, horizontales (parallèles et méridiens) et verticale (niveau de référence = hauteur d'eau moyenne de la mer à un endroit donné). De nos jours, ce sont le méridien de Greenwich pour la longitude et l'équateur pour la latitude.
L'échelle d'une carte est le rapport mathématique entre une longueur sur la carte et la longueur réelle sur le terrain. Elle s'exprime par une fraction où le numérateur représente la longueur sur la carte et le dénominateur représente la longueur réelle sur le terrain, dans la même unité.
Une carte est dite à grande échelle quand la réduction est faible donc quand le dénominateur de la fraction est un petit nombre. Les plans ou cartes au 1/25.000e ou au 1/50.000e sont des cartes à grande échelle. Elles représentent un espace de petites dimensions, et les détails reportés sur la carte sont nombreux et de grande taille.


Les projections

La projection, problème qui préoccupe les géographes depuis l'antiquité, fait appel à des formules mathématiques parfois très complexes. Pour rappel, les différents systèmes de projection sont classés:
- par leurs propriétés, en trois grands groupes :
Les systèmes conformes : ils conservent en général les angles, donc les caps à suivre en navigation...
Les systèmes équivalents : ils conservent les superficies mais généralement pas les angles: cartes donnant une représentation exacte du monde, à petite échelle. Une projection est dite "équidistante" lorsqu'elle conserve les distances à partir d'un point donné, mais aucune projection ne peut conserver toutes les distances.
Les autres systèmes (aphylactiques): ils ne sont ni conformes, ni équivalents.
- puis par leur type, voir le tableau ci-dessous.

 Quelques PROJECTIONS
(appellation anglo-saxonne)
 TYPE
 Albers Equal Area Conic  Conique
 Azimuthal Equidistant  Azimuthale
 Bipolar Oblique Conic Conformal  Conique
 Equidistant Conic (Simple Conic)  Conique
 Globe  Spherique
 Gnomonic  Azimuthale
 Lambert Azimuthal Equal Area  Azimuthale
 Lambert Conformal Conic  Conique
 Mercator  Cylindrique
 Miller Cylindrical  Cylindrique
 Oblique Mercator  Cylindrique
 Orthographic  Azimuthale
 Polyconic  Conique
 Robinson  Pseudocylindrique
 Sinusoidal Equal Area  Pseudocylindrique
 Space Oblique  Cylindrique
 Stereographic  Azimuthale
 Transverse Mercator  Cylindrique

Les projections les plus utilisées pour nos cartes d'afrique sont la projection conique conforme de lambert, et la projection transverse de mercator, ou le cylindre est tangeant avec un méridien.

projection coniqueLa projection conique conforme de lambert:
les distances ne sont exactes QUE le long des 2 parallèles standard (dans l'exemple ci-contre, le 15° et le 60° nord), et raisonnablement exactes au-delà, ainsi que les caps (directions); les reliefs le sont aussi mais moins quand on s'écarte des parallèles standards et pour les zones larges.
Developpée par J.H. Lambert en 1772, cette projection est restée presqu'inconnue comme une projection de Lambert pendant un siècle. Harding, Herschel et Boole l'ont dévelloppée indépendamment avec des formes sphériques et ellipsoides au 19°siècle.
La 2°guerre mondiale a donné à cette projection une seconde jeunesse, en faisant de cette projection le standard pour les échelles moyennes et grandes dans les latitudes moyennes ou la projection transverse de mercator n'est pas utilisée.

exemple projection conique conforme LambertExemple d'une projection conique conforme de lambert appliquée aux cartes IGN au 1/1000.000e du Sahara. Les deux petits carrés jaunes correspondent à peu près à seize cartes. La feuille « SFAX », par exemple, couvre 6° de longitude et 4° de latitude. On remarque bien la courbure des parallèles, donc des bords horizontaux des cartes.

projection cylindriqueLa projection transverse de mercator:
Sur une telle carte, les méridiens et parallèles se croisent à angle droit, mais ils sont courbes ! les distances ne sont exactes que dans une zone étroite de part et d'autre du méridien central. au-delà, des distorsions apparaissent dans les distances, directions, et formes de reliefs. l'espacement du carroyage (ou grille, en anglais "grid" ou mieux "graticule") varie au-delà des méridien et parallèle du centre de la carte. Inventée en fait par Lambert en 1772 pour la forme sphérique. Modifiée pour l'ellipse par Gauss en 1822, Kruger en 1912 . Utilisée pour les regions avec une expansion N/S, et pour la topographie. Projection de base du système UTM (Universal Transverse Mercator) (Ne pas confondre avec la projection de Mercator (tout court): Celle-ci a des méridiens et parallèles rectilignes qui se croisent à angles droits: la carte est orthogonale. L'échelle est juste à l'équateur ou à deux parallèles standard équidistants de l'équateur. Cette projection est souvent utilisée pour la navigation maritime puisque toutes les lignes droites tracées sur la carte correspondent à des lignes d'azimuth constant (c'est le cap constant à suivre pour arriver en un point se trouvant au bout de la ligne).

Les ellipsoïdes

géoïdeLa terre peut être vue comme une sphère régulière aplatie aux deux pôles; elle a en fait une "surface topographique" avec des vallées sous-marines et des montagnes (-11.000 m à +8000m), et cette surface n'est pas définissable mathématiquement . On définit alors un géoïde de référence: suface équipotentielle du champ de gravité terrestre, qui coïncide avec le niveau moyen des mers. Le géoïde terrestre est une surface de type océanique en tout point perpendiculaire à la direction de la force gravitationnelle.

projection cylindrique Sur cette carte des altitudes du géoïde WGS-84, par exemple, on s'apercoit que l'océan indien présente un creux d'une centaine de mètres au sud de l'Inde...difficile à imaginer !

différents sphéroïdes ellipsoïde référenceOn peut alors représenter notre planète par un "ellipsoide de révolution". Un système géodésique repose en premier sur la définition d'une surfaçe moyenne représentant une surfaçe terrestre moyenne idéale, le sphéroïde ou ellipsoide de référence, pour le pays , le continent ou même la terre entière. Il est obtenu par calcul à partir du géoïde de référence et s'en approche au plus près pour la zone considérée.

ellipsoïdes de référenceIl existe des ellipsoïdes de référence valables pour une région donnée: par exemple, pour les cartes françaises de la métropole, l'ellipsoïde utilisé (elipsoïde de Clarke 1880) s'approche au plus près du géoïde pour le territoire de la France métropolitaine. En France d'outre-mer, on était obligé d'utiliser d'autres références. idem pour celui des systèmes géodésiques européen (ED50 basé sur le sphéroïde international 1924) ou nord-américain (NAD27 basé sur le sphéroïde de Clarke 1866). L'adoption du système géodésique WGS84 dans le monde entier a imposé l'ellipsoïde IAG-GRS80.

définition ellipsoïdeCes ellipsoïdes ont des centres distincts et des dimensions différentes, et les surfaces décrites ne sont pas jointives, même à vue: un point donné y aura donc des coordonnées différentes. mais des formules mathématiques permettent de passer d'un système géodésique à l'autre avec des résultats variables en précision selon qu'on est au centre ou en périphérie de la surfaçe (c'est ce que calcule un récepteur GPS quand on change de "datum").

ellipsoïde de référence international IAG-GRS80Pour le système géodésique mondial WGS84, il s'agit du sphéroïde ou ellipsoïde de référence international IAG-GRS80: il s'agit d'un globe terrestre idéal s'approchant au plus près du géoïde sur toute la surface de la terre (il s'approche partout à moins de 100 mètres près de la surfaçe moyenne des océans s'ils recouvraient la planète entière). Il est centré sur le centre de gravité des masses de la terre. Sa création a été rendue possible grace aux satellites artificiels.


Les systèmes géodésiques ou « datums »

La position d'un point à la surfaçe de la terre et sur sa carte représentative, est obtenue en faisant référence à un système géodésique donné, encore appelé "datum" par les anglo-saxons. Ce système géodésique repose sur la définition de deux types de références:
-le sphéroïde ou ellipsoide de référence.
-des coordonnées géographiques de référence, horizontales (parallèles et méridiens, ex.l'équateur et le méridien de greenwich) et verticale (niveau de référence, ex.la hauteur d'eau moyenne de la mer à un endroit donné).

On trouve sur nos cartes du Sahara différents systèmes géodésiques: pour l'afrique du nord, cela va du système Carthage (tunisie) au Pulkovo (cartes russes), en passant par le WGS84 universellement adopté, même par le service hydrographique francais (SHOM), c'est dire !
Les cartes francaises topographiques (ign) du territoire national utilisent encore la nouvelle triangulation de la France (NTF) (ellipsoïde de Clarke 1880) et/ou l'ED50, le MTU, et les plus récentes le RGF93 (id.WGS 84).
Les cartes américaines utilisent le NAD27.

Les principaux systèmes utilisés pour les pays Sahariens:

Système géodésique  Ellipsoide
(sphéroïde)
Région d'utilisation 
Pulkovo 1942 Krasovsky 1940 Russie, et le monde entier
Carthage Clarke 1880 Tunisie
European 1950 International 1924 France
 European 1950  International 1924 Tunisie
 Adindan  Clarke 1880  Burkina Faso
 Adindan  Clarke 1880  Mali
 Adindan  Clarke 1880  Soudan
 Merchich  Clarke 1880  Maroc
 Nord Sahara 1959  Clarke 1880  Algérie
 Old Egyptian 1907  Helmert 1906  Egypte
 Point 58  Clarke 1880 Burkina Faso & Niger
 WGS 1984  WGS 84  Le monde entier

Pour se faire une idée de la position relative d'un même point dans différents systèmes géodésiques (datums), voir cet exemple de corrélation.


Les systèmes de référence géographique

origine coordonnées Un système de référence géographique est un ensemble de conventions portant sur l'origine des coordonnées d'un point à la surfaçe du globe terrestre. On définit des références pour les coordonnées géographiques, horizontales (parallèles et méridiens, ex.l'équateur et le méridien de greenwich) et verticale (niveau de référence, ex.la hauteur d'eau moyenne de la mer à un endroit donné).

Elles permettent de localiser un point quelconque sur la surfaçe terrestre, sur une carte, avec un appareil de mesure (sextan, GPS...) Pour des raisons objectives évidentes, les latitudes (parallèles définis) ont dès l'antiquité été rapportées à l'équateur . Les longitudes (méridiens définis) ont très longtemps posé un problème de mesure ardu, et leur référence non reconnue universellement.

résultat mappemonde En France, pays pionnier en matière de cartographie, on a longtemps utilisé le méridien de Paris comme référence des longitudes. Actuellement, c'est le méridien de Greenwich qui est adopté par tous.

La référence verticale est donné par la hauteur moyenne des océans à un endroit donné. En France et pour les cartes métropolitaines, il s'agit de la mesure effectuée par le marégraphe de Marseille. Sur les cartes marines françaises du SHOM, le zéro vertical est le niveau des plus basses mers (coefficient de marée 120).


Les grilles géographiques

 (en anglais: "grid", ou mieux "graticule")

grille mondiale Notre planète est décrite à travers une grille géographique reconnue par convention internationale. Le parallèle zéro est l'équateur, et le méridien zéro le méridien de Greenwich. Il y a 360° pour faire le tour de la terre, un degré est divisé en 60 minutes divisées en centies ou millies (autrefois en 60 secondes). Par définition, 1 minute à l'équateur = 1852 mètres = 1 mille (= mille international , à ne pas confondre avec le mile anglais (1609 mètres). On compte 180°est vers l'est et 180°ouest vers l'ouest à partir du méridien de Greenwich. Les parallèles vont de 0° (équateur) à 90° nord vers le pôle nord et 90°sud vers le pôle sud.

carré grille mondiale Chaque carré de la grille ci-dessus est lui-même sub-divisé en carrés plus petits. (dans l'exemple ci-contre FJ HA)

plan general cartes SaharaOn peut trouver un autre type de grille mondiale, utilisé par exemple pour les cartes au 1/200.000e d'origine française (IGN et successeurs post-coloniaux), et pour les cartes soviétiques; les origines sont les mêmes (équateur, et méridien de Greenwich), mais les sous-appellations sont différentes. Dans l'exemple ci-contre, les deux types de cartes font référence au carré NI31. Ce carré a une largeur de 6°, le méridien central de la zone 31 (de 0°E à 6°E) est situé à 3°E, et ainsi de suite. Sa hauteur est de 4°.

-subdivision IGN SaharaLa plupart des pays ont produit des cartes avec un sous-découpage qui leur est propre. Les cartes IGN au 1/200.000e adoptent la subdivision ci-contre, en 24 petits carrés = 24 cartes.

-subdivision carte russeLes cartes soviétiques au 1/200.000e sont subdivisées différemment: le carré NI31 est sub-divisé en 36 petits carrés, soit 36 cartes. Leur datum est le pulkovo 42, mais les cartes sont bâties dans la grille du pacte de Varsovie, c'est à dire une projection de Gauss-Kruger avec une latitude origine = 0, un facteur d'échelle k=1, un "false easting de 500000", et une méridien central qui varie selon la zone, bien entendu. Le numéro de la zone est indiqué sur la carte en haut à gauche.

zones MTU Il existe d'autres grilles pour nos cartes Sahariennes, notament la grille UTM ou MTU, Mercator Transverse Universelle. Elle est est basée sur la projection du même nom et chaque carré mesure 6° de large sur 8° de hauteur. (origine militaire ?)


Les Cartes et photos aériennes

Les cartes, à part en course ou en raid organisé, sont indispensables pour naviguer dans le Sahara. Elles permettent de préparer le parcours, d'anticiper le relief et de tracer une route tenable; plus elles sont à grande échelle, plus elles sont précises. Les photographies aériennes (avions ou satellites) complètent bien les cartes. Sur le terrain, les grandes lignes de la navigation peuvent être imposées par des points GPS, pas forcément très rapprochés, mais les cartes et photos apportent des informations topographiques et permettent de contrôler la progression. Quand on manque de détails, on doit adapter son parcours à ce qu'on trouve, et on improvise au mieux ! Mais il est bien évident que, quand on utilise des cartes aux échelles plus élevées, on est vite débordé par la taille et le nombre de ces cartes à emporter. C'est pourquoi on privilégie, à moto, l'usage de micro-ordinateurs et de logiciels qui utilisent ces cartes et photos, géoréférencées et digitalisées.

Point important à vérifier sur les cartes: l'échelle
Vérifiez si votre carte est bien graduée en degrés, minutes et centies de minutes, et non en hexadécimal (1 seconde = 1/60e de minute) comme pour certaines cartes anciennes; il existe également des cartes graduées en grades (400 grades pour faire le tour de la terre): cartes topographiques francaises, cartes militaires, ou graduées en coordonnées UTM kilométriques... Faites-vous une idée immédiate de l'échelle de la carte en vérifiant la valeur de la plus petite graduation de l'échelle, ex: 1'=1,852 km, 5'=9,26 kms, etc...
Si vous utilisez des cartes en papier, pensez à mesurer les distances sur les bords verticaux, à la même latitude que la zone à mesurer. Sur un GPS, un pocket-PC ou un Smartphone, on peut paramétrer l'affichage systématique de l'échelle dans un coin de l'écran.
Et ne partez jamais en hors piste sans cartes et avec un seul GPS ! C'est de la plus élémentaire prudence...

Les cartes du SAHARA

 un exemple, la Tunisie

Voici divers échantillons de cartes et photos disponibles pour une même zone géographique, ici le champ pétrolier d'el borma dans le sud Tunisien (ces documents sont à la portée d'un amateur curieux et pourvu d'un minimum de pugnacité...et de chance): une carte ign au 1/1.000.000e, une ancienne carte ign en N&B au 1/200.000e, une carte ign Tunisie au 1/200.000e, une carte TPC au 1/500.000e , une carte soviétique au 1/500.000e, soviétique au 1/200.000e, et deux photos de satellites, une Landsat et une SpotImage.

exemple carte IGN Tunisie 1.000.000eLes cartes de notre excellent IGN, pour toute l'Afrique, au 1/1.000.000e, existaient en édition spéciale en couleurs (« série blanche »), pas toujours disponible. On les trouvait également en noir et blanc (à la "cartothèque de l'IGN", à saint Mandé) ; taille 55 x 75, bonne vue d'ensemble, navigation peu précise, mais références géographiques en degrés et projection conique Lambert; toponymie francophone intéressante; un peu chères pour le service rendu, le réseau routier y date des années 50, mais ce n'était pas gênant en hors-piste.

exemple ancienne carte IGN Tunisie 200.000eL'IGN, encore eux, commercialisait (toujours ?) des cartes au 1/200.000e ou au 1/100.000e des ex-colonies francaises, les originales en couleurs quand il en restait, sinon des photocopies N&B : il fallait s'adresser à la "Cartothèque de l'IGN". Toutes ces cartes dataient des années 20 à 60 au mieux , mais leur informativité reste excellente : détails "parlants", fidélité, toponymie francophone...Attention, il y a parfois un carroyage en grades pour les plus anciennes (= utilisé par l' armée francaise). Elles n'étaient pas toujours disponibles facilement et elles étaient relativement chères.

exemple carte IGN Tunisie 200.000eLes dernières séries au 1/200.000e ou au 1/100.000e, réalisées par l'IGN française juste avant les indépendances, ont été reprises, et parfois actualisées, par leurs successeurs locaux (mauritanien, algérien, tunisien...). Elles datent des années 60 à 80. Ce sont les "Rolls" de la carte, très détaillées, en couleurs très visuelles, mais elles sont encombrantes (format un peu grand), et il en faut beaucoup si on voyage loin. On ne peut les commander à distance aux « IGN » des pays d'origine, mais on les trouve sous forme papier, ou digitalisée (CDs) chez les "grands" de la vente de cartes: Omni , Däerr , etc... et pour les petits malins, dans certaines bibliothèques universitaires: j'ai rencontré des suisses en algérie qui naviguaient avec ces cartes photocopiées en N&B !

exemple carte TPC Tunisie 500.000eLes TPC nord-américaines au 1/500.000e (aéronautiques) :
Elles sont jolies, de taille immenses (105 x 145 cm), moins fines que les IGN au 1/1.000.000e, bien qu'à plus grande échelle (détails fantaisistes même parfois...), avec parfois de grandes zones non cartographiées, le reste que je soupconne souvent "pompé" sur diverses sources (dont les IGN !); les coordonnées géographiques sont en degrés et grille UTM. Elles sont référencées en WGS 84 qui est paramétrée par défaut dans les GPS; cartes peu chères...pour un service limité : bof.

Les cartes russes:
Leur couverture est exhaustive, pour les besoins stratégiques militaires de l'URSS à l’époque: les cartes du monde entier ont été traduites en cartes au standard russe et en caractères cyrilliques. Par exemple, celles qui couvrent un territoire ex-français, ou cartographiées par la France, reprennent phonétiquement les même toponymes, les même dessins de pistes ! Mais ils ont probablement aussi produit des cartes originales, à l'aide de leurs satellites, de leurs « correspondants locaux » ou de leurs espions, car il n'existait probablement pas de cartes dans certaines zones isolées. Ces cartes sont très utiles dans tous les territoires non francophones, notamment la Libye où elles sont à peu près les seules disponibles !
On trouve des cartes topographiques soviétiques au 1/500.000e , au 1/200.000e , et même au 1/100.000e , si vous êtes plus riches et ... en 4x4 ! Elles présentent le meilleur rapport qualité-prix. (Voir ci-dessus le tableau général d'assemblage (nomenclature internationale.) Imprimées en 4 couleurs sur du papier-toilettes, mais quelle précision topographique ! Il faut un peu d'habitude pour les lire: pas d'hypsométrie colorée, pas d'ombrages, écriture en caractères cyrilliques...
Les cartes soviétiques sont le résultat d'une projection de GK (Gauss-Krasovskii, ou parfois Gauss-Kruger). Il me semble que c'est un équivalent russe de la projection conique de Lambert: sur les 1/500.000e, on remarque bien la courbure des méridiens (sur les 1/200.000e, c'est moins évident). A retenir: plus l'échelle est grande, moins les déformations du relief se font sentir ! Quant à la mesure des distances, elle est d'une précision acceptable: il faut utiliser comme échelle la graduation latérale (latitudes) en son milieu. La réf. géodésique utilisée est russe (Pulkovo 1942) basée sur le sphéroïde Krasovsky 1940. Ces cartes ont des coordonnées géographiques en degrés et en grades: sur les 1/200.000e le carroyage ("grid" ou "graticule" en anglais) est en grades, sur les 1/500.000e il est en degrés ! (c'est mieux pour les civils que nous sommes). Elles datent en général des années 76 à 88; à part les routes, rien n'a bougé, même les dunes, on sait maintenant que les reliefs généraux ne bougent pas au cours du temps (masses, sommets, cols). Seuls les microreliefs varient: déplaçements de sifs, de dunettes...

exemple carte russe Tunisie 200.000e -Les cartes au 1/200.000e: Il ne faut pas trop espérer de détails d'une carte au 1/200.000e quand même. A comparer avec une ign équivalente de votre coin...Et puis les russes n'ont mis de courbes de niveau que tous les 20m (principales continues tous les 40m, secondaires pointillées tous les 20 m, absentes sur certaines zones...). Ca limite la lisibilité du relief, d'autant que dans ces coins là, ce ne sont pas les surfaces rigoureusement planes qui manquent. Sinon les reliefs indiqués sont PARTICULIEREMENT FIABLES, j'ai pu le constater sur le terrain.

exemple carte russe Tunisie 500.000e -Les 1/500.000e sont de format 50% supérieur et moins précises, bien entendu. Certaines sont pourvues de quelques zones d'ombrage, ce qui facilite la lecture; suffisantes pour la navigation mais pour l'exploration, je préfère les 1/200.000e .

Légende: Attention à ne pas confondre avec les signes conventionnels de nature de terrain (voir la traduction de la légende russe : légende1, légende2, table de caractères cyrilliques)

On peut facilement se positionner avec ces cartes et choisir les passages principaux, mais les choix de détail doivent se faire sur le terrain, au coup d'oeil: et c'est tant mieux !


Les photos aériennes

On dispose de photos prises par des satellites d'observation nord-américains et européens.

exemple Tunisie Landsat-On peut trouver des photos "déclassifiées" du satellite Landsat aux USA (années 1960 à 1980), à commander à l'USGS directement, sous la forme désirée (négatif ou positif noir et blanc, 18x18 cms, papier, digitalisée sur CD...); peu précises, donnent des indications de relief, notamment les grands massifs dunaires; pas trop chères, mais le port rend l'opération peu rentable.... On peut, avant de commander, avoir une idée de la qualité des photos proposées pour la zone recherchée et de l'ensoleillement ce jour là (pas de nuages), sur leur site (la photo recue est de bien meilleure finesse de grain).

exemple Tunisie Spot-Photos du satellite Spot: super photos couleur et haute définition, géo-référencées, mais produit très cher ! A voir sur le site de vente en ligne SpotImage: il semblerait que certaines photos à définition acceptable soient parfois accessibles... Là on peut commencer à parler de navigation à l'aide de photos-satellites...

-Egalement chez EastView, des photos satellites Soviétiques: ils sont "chers" également !
-J'ai entendu parler d'un fournisseur en Italie, Eurimage, mais je ne l'ai jamais testé.

 L'exemple du Maroc
carte ex-IGN Maroc 1/250.000e carte ex-soviétique Maroc 1/500.000e photo satellite Nasa du Maroc Voici 3 extraits de cartes du maroc, approximativement centrés sur le célèbre erg chebbi (à l'est de Merzouga), de gauche à droite un extrait de carte IGN au 1/250.000e, une carte russe au 1/500.000e et une photo-sat' de la NASA (échelle ?). Sur les trois documents, on voit bien les ghourds, les dunes pyramidales plus hautes que le reste (il y en a treize..), et toujours à la même plaçe ! Mais impossible de repérer sur la photo-sat' les mini-oasis dans l'erg, et pourtant il y en aurait au moins trois...(d' après le post d'un correspondant.)
Conclusion, c'est toujours l'explo' sur place qui a le dernier mot, et c'est tant mieux !

 L'exemple de la Libye

On trouve peu de cartes sur la Libye ; en voici trois échantillons, une carte ign , une carte TPC , une carte russe.

Hassi en Nahia carte française Les cartes de l' IGN : Afrique au 1/1.000.000e , pour la région du Fezzan : les feuilles Sfax, Hassi Messaoud, Djanet, Djado,Tibesti-Est sont en couleurs, Tripoli et Mourzouk en photocopies en noir et blanc ("cartothèque de l'IGN") ; taille 55 x 75 .
Les cartes IGN au 1/200.000e ou au 1/100.000e n'existent pas pour la Libye.

Hassi en Nahia carte TPC américaineLes TPC américaines au 1/500.000e (aéronautiques) : G-2C, H-3A, H-3B,H-3C, H-3B, H-4A, H-4D, J-3B et J-4A. Immenses (105 x 145 ) , coordonnées géographiques en degrés (réf. géodésique internationale WGS 84) et grille UTM.

Hassi en Nahia carte RusseLa carte russe au 1/500.000e. Il me semble que c'est la plus informative des trois: c'est la seule sur laquelle on aperçoit, au sud-est du puits, un petit massif de dunes effectivement trouvé sur le terrain ! Au 1/200.000e, pour la Libye, ce sont les feuilles H-32-30, H-32-36, H-33-31, G-32-6, G-33-1, G-33-2, G-32-12, G-33-7, G-33-8, G-32-18, G-33-13, G-33-14.

exemple Libye LandsatOn trouve également des photos-sat' pour la Libye, d'origine Landsat par exemple. Le site Suisse-Allemand Sahara-info en propose quelques-unes en ligne (gros fichiers !) : voici un échantillon de l'erg oubari.
-Ils ont un lien vers un site satellite allemand: X-SAR (centre aerospatial allemand), images radar du sol (mis en relief) ; achat d'images pleine résolution possible (attention ce n'est pas donné , comme chez spot).

Mais ce sont les photos en mosaïques d’images Landsat MrSID (NASA) qui sont les chouchous des sahariens français. Elles couvrent l’ensemble des zones qui nous intéressent. Retravaillées en couleurs « naturelles », elles s'avèrent lisibles pour une utilisation en préparation d'itinéraire ou sur le terrain.
Ces images peuvent être visualisées et téléchargées gratuitement de deux façons :
- Site des mosaïques d'images Landsat MrSID : zulu.ssc.nasa.gov/mrsid/mrsid.pl. Il faut alors télécharger un logiciel permettant de visualiser les images de ce format, par exemple le logiciel gratuit MrSID Geoviewer. Les images peuvent être converties en images TIFF à partir de ce logiciel.
- Site du Global Land Cover Facility. Là, les images Landsat peuvent être téléchargées individuellement et bande par bande, elles ne sont pas mosaïquées. Le capteur comprend 7 bandes, les bandes 1-5 et 7, ayant une résolution de 28.5 m/pixel. Il faut donc télécharger au minimum 3 bandes pour avoir une image en couleur. La combinaison 741 ou 742 met souvent bien en évidence les variations lithologiques. Avec un logiciel de type Photoshop, il faut ouvrir les images séparément, puis les coller dans un fichier RVB, chacune dans une couche différente (rouge par la bande 7, vert pour la bande 4, bleu pour la bande 1 ou 2).
- Site de l'IGN, boutique IGN Rando: ils commercialisent maintenant les images « BirdsEye Satellite » pour le monde entier.


Le cas particuliers des cartes vectorielles

Toutes les cartes et images dont je parlais ci-dessus sont au format d'image « raster » ou « bitmap », formées d'un ensemble de points (pixels) contenus dans un tableau, chacun de ces points possédant une ou plusieurs valeurs décrivant sa couleur.
Les cartes vectorielles permettent de calculer automatiquement, et de vous guider, sur un itinéraire d'un point à un autre, permettent un zoom profond sans pixellisation, et un affichage en 3D du relief. Certains modèles de GPS ne lisent que les cartes vectorielles (tous ne lisent pas les cartes « raster »). Les images vectorielles sont dans un format point par point, définis par une série d'instructions sur la façon de former des formes géométriques avec des valeurs spécifiques. Le fichier carte n'est plus une image mais sera constitué de code informatique contenant des données mathématiques, les vecteurs. Chaque vecteur sera renseigné d'un ou plusieurs attributs. Il est donc possible de faire un zoom, même élevé, sans avoir de distorsions puisque l’affichage est basé sur des formules mathématiques.
Mais, et c'est le point le plus délicat, l'offre de cartes vectorielles à grande échelle pour les pays du Sahara est réduite.
Sur le site 4x4-mag.com , voici un petit article qui compare ce qu'on trouve pour le Maroc. La base OSM topo maps (OST) fournit déjà un bon fond de carte, auquel il manque un relief et une végétation plus détaillés.
Le site carte-gps-gratuite (ça ne s'invente pas !) fournit des cartes au format .img pour certains pays d'Afrique. Dans certains cas, il faudra les produire soi-même, ou se les procurer dans le milieu du raid auprès de « collègues » partageurs !


Liens

On peut trouver des données fiables sur de nombreux sites, comme celui de l'académie de Stasbourg
et sur les bonnes pages des sites universitaires nord-américains, la bibliothèque Perry Castaneda (université d'Austin, au Texas), et celui de l'université du colorado, à Boulder. -l'espace pédagogie du site de l'IGN (la géodésie et les systèmes géodésiques, les projections utilisées en france, les coordonnées en usage en france.)