Récit d'un voyage en groupe organisé, en Algérie, en 2005


L'habit de lumière

Dimanche vers une heure .
Après un vol interminable, nous arrivons enfin à Tamanrasset, un peu cassés par quatre heures de voyage, avec un stop aux canaries ?...ah non, aux baléares, pour compléter le plein de kérosène ! C'est le charme des compagnies charter.

aerogare tam Les formalités de douane et de police sont en fin de compte assez rapides, et nous nous retrouvons vers la sortie de l'aérogare.
Un homme mince, très courtois, à la fine moustache et habillé d'une longue djellabah ocre, nous attend.
C'est le patron de l'agence "club aventures africaines" (tout un programme...).
Il nous conduit à nos véhicules: ce sont des Toyota "station wagon" hors d'âge, dont les chauffeurs chargent prestement les bagages.

Moulay le guide targui
Je grimpe dans le 4x4 du plus vieux : djellaba bleue (boubou ?) et chèche blanc sur la tête, le "journaliste" qui s'est joint à notre groupe monte devant (j'apprendrais qu'il s'appelle olivier k., c'est un ancien du dakar !). Je demande au chauffeur comment dit-on "allons-y" en Tamachek (la langue des touaregs); il a du mal à me comprendre, puis me réponds "yalla" - c'est de l'Arabe : on verra plus tard pour la linguistique !
On se dirige vers tam', le "chibani" conduit TRES prudemment: Il a raison, son véhicule louvoie et occupe deux fois sa largeur sur la route : je ne suis pas pas rassuré... ; j'ai déjà conduit des hj 60 à ponts rigides et suspensions à ressorts à lame, comme celui-ci, il est vrai que ce n'est pas génial en tenue de route, mais là...
Juste avant d'entrer en ville, nous prenons une piste à gauche, en direction de "pains de sucre" au nord. Il fait très chaud, et l'air est sec, c'est bon de se retrouver ici...

le camp de base Après un petit quart d'heure de roulage, nous arrivons au camp de base. Les motos sont sagement alignées sous le soleil: dix 250 TTR toutes bleues, juste différenciées par leur plaque à numéro, et trois quads.

sous l'acacia Un peu plus loin, on aperçoit deux 4x4 et un camion, et sous un grand acacia une "nappe" avec des matelas de mousse tout autour.
Quelques personnes qui s'affairent ou se lèvent à notre arrivée: c'est l'équipe d'accompagnateurs algériens.

déjeuner sous l'acacia Ils seront avec nous tout au long du voyage; deux sont souvent en Europe ou ailleurs, et nous accompagneront sur des quads, les autres seront affectés à la cuisine, la mécanique et la conduite des véhicules.
Agréable surprise après le voyage en avion, ils ont pensé à nous et nous servent un déjeuner à base de crudités : bien sympathique tout ça.

Quand les ventres sont rassasiés, nous pouvons enfin revêtir nos "habits de lumière" !

enfin en selle ! Le moment est venu de toucher nos motos : chacun choisit sa monture pour 7 jours !
Les premières impressions avec les yamaha 250 TTR sont mitigées: ça ratatouille, ça gigote, l'adhérence des pneus est bizarre (nous verront qu'ils sont montés en "bib mousses"), bref tout le monde est prudent.
Nous rejoignons la route de l'aérodrome. Puis c'est la traversée de Tamanrasset, et on se retrouve rapidement sur la route du sud, et enfin sur des pistes.

piste ensablée, au milieu des acaciasLes kilomètres s'enchaînent, nous atteignons un plateau crevassé constellé de blocs de roches et de collines ; de temps en temps c'est la traversée d'un oued sablonneux où poussent des acacias, ou d'une étendue plate.

Hervé dans l' Helledjene Malgré les consignes, les motos sont rapidement devant le 4x4 de tête, mais chacun vérifie de temps à autre s'il prend la bonne piste. Il faut parfois revenir en arrière pour s'apercevoir que c'était de l'autre côté !

piste sud Debnât Ce passage rappelle un peu le Maroc : pistes étroites et sinueuses, sol dur, présence de saignées parfois dangereuses, cailloux en tous genres.
A un moment, nous longeons un vrai village, avec des maisons en banco.

Finalement, après une soixantaine de kilomètres, nous arrivons dans un oued large et plat, parsemé de gros acacias.
Au nord, c'est la montagne tabulaire du Debnât. Au sud, c'est le Tendjîr, pic aigu. Un peu plus loin au sud-est, c'est l'Arregâne : nous y passons demain.

premier bivouac C'est l'endroit que le guide choisit pour établir notre premier bivouac.
Kako, notre guide en quad, nous autorise à aller "jouer" aux alentours ! Je vois Bruno partir à l'attaque d'une colline proche; attentionné, je le rejoins « pour ne pas le laisser seul »...« Yeah, à nous la petite séance de « trial »! »

séance de trial Nous progressons parmi de gros blocs, escaladons des marches, pour parvenir sur un joli sommet avec vue sur les alentours : nous apercevons le deuxième 4x4 qui arrive puis le camion avec nos affaires.
Progressivement tout le monde est arrivé, et chacun prend ses quartiers: les Mâconnais se regroupent frileusement dans les épines sous l'acacia, les Cévenols s'éparpillent un peu plus loin.
Didier, qui craint les ronflements nocturnes des grands primates, s'installe carrément cinquante mètres plus loin. Quant à moi, je transige entre les deux: j'ai des bouchons d'oreilles !
De toute façon nous sommes équipés comme de vieux voyageurs sahariens: nous avons nos propres duvets, matelas, bouchons d'oreilles, coussin pour la tête, etc... de vrais maniaques!
Il s'avère que l'organisation fournit bien des matelas-mousse et des couvertures, ça n'en sera que plus confortable.

feu de camp
La soirée se passe en bavardages, nous faisons mieux connaissance avec nos guides; plus loin les Touaregs de l'équipe font un petit feu pour la préparation du sacro-saint thé vert.
Première nuit à la belle étoile pour tout le monde: pour certains c'est une première!

petit déjeuner À l'apparition du soleil, nous sortons les uns après les autres de nos duvets et le petit déjeuner est servi : café, lait, tartines, beurre (eh oui ! bravo aux cuisiniers) , et confiture. Il ne manque que du thé rouge et un peu d'eau chaude. Ce sera rapidement corrigé, il y a trois ou quatre amateurs chaque matin!
Puis c'est la cérémonie quotidienne du rangement de ses petites affaires que l'on amène au cul du camion, prêtes à être chargées.
Aujourd'hui, départ à neuf heures: on fera mieux demain! C'est la mise en jambes. Nous passons près du djebel Eregnêne, montagne de forme pointue.

succession d'oueds Nous progressons maintenant dans une succession d'oueds, passant d'un affluent à l'autre.
La végétation est assez abondante par ici. Acacias, thallas, et toute une flore que je ne connais pas parsèment ces oueds ; autour, ce ne sont que rochers et "caillasse".

tombe pré-islamique A une halte, je grimpe sur une éminence: c'est une de ces tombes pré-islamiques de type "dallage circulaire" (au moins 20 m de diamètre, avec une pierre dressée au centre).

halte dans l'oued Igharghar Dans l'oued Igharghar ("le fleuve" en Tamachek), Richard trouve même de l'eau: il creuse des cercles avec son TTR et finit par trouver la boue!


Le rythme s'est accéléré, c'est assez dangereux : et il y a pourtant des saignées, des pierres cachées sous d'épaisses croûtes de boue... Mais c'est le seul moyen d'avancer : le sol est mou.
A un moment, Sammy a poursuivi de très près des gazelles : ils sont deux ou trois à les avoir vues. Probablement des gazelles dorcas.

fond d'oued immense Nous progressons dans une succession de grandes plaines, qui sont en réalité le fond d'oueds très larges.

refuel De temps en temps, un arrêt pour compléter les pleins : certains sont vite sur la réserve !

oued el Guessour Nous abandonnons l'Igharghar pour passer dans l'oued el guessour; enfin, nous pénétrons dans un grand massif gréseux par un canyon.

Nous nous arrêtons pour aller voir des peintures rupestres sous une magnifique voûte (ce sont des animaux témoins d'une ancienne savane), et des caractères tifinar (berbères).

guelta Un peu plus loin, nous allons voir une guelta : l'eau est verte, souillée par les crottes de chameaux. Didier et François grimpent au-dessus et y trouvent de l'eau propre.
Sur les parois latérales, encore quelques gravures et des caractères tifinar.
Didier et Christian taquinent un beau lézard à tête rouge : probablement un Agame des colons (Agama agama, ou "margouillat"), qui s'enfuit rapidement.
Kako nous prévient que nous pénétrons dans une zone sensible, où il faudra se suivre sans batifoler : tâche ingrate pour lui, le motard est joueur est indiscipliné !

les ksours Nous arrivons au milieu d'un immense chaos de blocs stratifiés de grès rouge d'une hauteur d'environ 60 mètres. Le fond est occupé par de belles dunes blondes...
Les nomades appellent cet endroit "les châteaux" : les ksours en tamachek, et tout s'éclaire : dans le monde berbère maghrébin, les ksours sont des villages fortifiés ! Et l'oued « el guessour » n'en est qu'une déformation...

halte dans les ksours Malgré la chaleur qui règne sous le soleil, l'ombre des ksours nous procure une sensation de fraîcheur : c'est là que nous faisons halte pour le déjeuner et la sieste, tradition obligée des voyages sahariens.

siesteChacun se ménage un petit coin confortable après le repas. Quelques-uns vont aider Kako et Sammy à bricoler une machine qui donne des soucis de carburation à son utilisateur. Un jeune mécano de l'équipe targuie vient mettre la main à la pâte.


La cagagne

Hervé Dans l'après-midi, nous ressortons du canyon et poursuivons vers le sud-sud-ouest.
C'est très roulant, à tel point qu'à un moment je ne sais plus qui a l'idée de faire un départ en ligne! Main sur le casque, on attend le signal: Hervé part comme un boulet, je n'ai même pas eu le temps de tricher! Mais je le rejoins au bout d'un bon kilomètre, ma moto ayant plus d'allonge (environ 1,2 km/h de mieux! ). Je finis par rendre la main: bien m'en prend, car des cassures arrivent.

Tin Akasaker Au loin vers l'est apparaît une chaîne de rochers bordés de dunes. Un groupe s'y dirige, attiré par des arches et des pitons; mais Moulay arrive et pique vers le sud: on le suit. On s'approche de la chaîne rocheuse: sur les flancs, une magnifique tombe circulaire (tombe préislamique, d'une cinquantaine de mètres de diamètre, visible intentionnellement de très loin), jusqu'à une passe qui permet de pénétrer dans un cirque de roches gréseuses à la patine de cuir d'éléphant!

Tin AkasakerElles sont ourlées de sable jusqu'à une hauteur de 80 mètres qu'il nous est interdit de gravir à moto pour cause de préservation esthétique: certains s'y risqueront à pied!
C'est Tin Akasaker.

A l'entrée, le camion se plante: il est obligé de passer en 4 roues motrices pour passer! Christian et moi assistons, éberlués, à une drôle de manSuvre: un des chauffeurs récupère le demi-arbre avant dans la cabine, puis le remonte sur ses platines. Le passage ensablé (d'à peine 50 mètres !) est franchi: l'européen a une montre et l'africain a le temps !

L'endroit est magnifique, mais je souffre d'une diarrhée abominable qui m'empêche de savourer pleinement tout ça : écuré et fébrile, je vais me coucher sans manger.

Tin Akasaker Le lendemain, il est prévu d'aller jouer dans les dunes derrière la barrière rocheuse, vers l'est. Tout le monde y va: pour certains, c'est un baptême du sable: il y a un petit erg avec quelques sifs et des pitons plantés ça et là, assaillis par des dunes, c'est très beau! Mais je ne peux en profiter, le moindre effort m'épuise ; nous faisons quelques photos avec Olivier, le journaliste belge " free-lance " qui nous a rejoint au denier moment: il fait une pige pour le mensuel "quad passion" !

Tin Akasaker Didier et François rivalisent avec Sammy et Kako pour le concours du plus haut grimpeur : les quads font merveille dans le sable, mais les motos sont moins lourdes et plus agiles: l'honneur est à peu près sauf !
Ou sont passés les autres? Christian nous a rejoints, mais "la bande des Mâconnais" est partie vers l'est: nous partons les chercher quand on nous dit que Jean-Pierre s'est cassé la clavicule. Aïe! Les ennuis continuent
On contourne un grand piton, à l'assaut d'une crête de sable où se trouve tout le groupe; j-p est assis sur le sable, la mine déconfite: la balade est finie pour lui; Christian confirme le diagnostic, il lui faudra poursuivre à pied et sans eau... euh non, en 4x4 ça suffira!

Jean-PierreOn s'arrange pour le rapatrier en quad (très pratique, pour le coup !), et sa moto également : Taïeb en profitera pour se "gaufrer" une ou deux fois avec, alors qu'il la squattait en douce ! Que des qualités ce garçon...

halte midi Il fait TRÈS chaud et nous faisons une longue halte à l'abri de la roche. Cette fois je suis KO: nausées, une soif inextinguible et de la fièvre; je me prépare vite fait une boisson ré-hydratante formule OMS, sous les yeux éberlués des cuisiniers: sucre sel et eau (6 cuillères à café rases de sucre + ½ cuillère à café de sel dans un litre d'eau potable). C'est dégueulasse et je masque bien le tout avec un bon coup de thé vert, mais c'est autant de liquide que mon corps retiendra...

nomades nigériens Des nomades viennent nous saluer en passant avec leurs chameaux : ils viennent du Niger pour pâturer ici ! courageux ces Hommes...
Je décide de poursuivre dans le 4x4 ; ma moto rejoint celle de J-P dans l'Ivéco, et je vais lui tenir compagnie dans le toy' tout l'après-midi.
Ça me changera, d'autant que nous roulons souplement, la plupart du temps dans des oueds: Moulay nous ménage! Ca ne l'empêche pas de prendre une saignées un peu trop fort et de rompre une des lammes de suspension.

mécanique saharienne Ce n'est pas ça qui peut émouvoir l'équipe targuie, qui se met à réparer tranquillement, et sur le champ, la lame cassée!

J-P et moi soufrons, pour des raisons différentes, mais le moral se maintient: il faut juste s'accrocher!
Nous traversons le Tin Tezedjnet (oueds, sable et rochers), puis retrouvons l'immense Igharghar, toujours en direction du sud-sud-ouest.
On le quitte à nouveau pour pénétrer dans le Sebent.
Puis on file plein sud vers les rochers de Ti'm Meguerouren, en retraversant l'Igharghar, omniprésent sur notre trajet ! Il faut dire que ce fleuve n'est que le fossile d'un fleuve qui fut autrefois très important.
A un moment, on aperçoit un véhicule blanc retourné sur le toit : petit pincement au cSur ...
En approchant, on se rend compte que c'est une épave de "pick-up" Toyota essence : on nous explique que ce sont des contrebandiers, qui tentaient d'échapper aux douaniers .
Leur puissant 4x4 a littéralement explosé sur une série de saignées profondes ; les pauvres gars : cela a dû faire mal ! Ici passent émigrants clandestins, armes, cigarettes et filles...manque que le whiskey !

bivouac rocher girafes et autruchesL'après-midi tire à sa fin, il y a un moment de flottement entre les 4x4 et le camion: Moulay tranche et pose le bivouac sous un grand rocher.

Il est recouvert de gravures rocher aux girafes et autruchesrupestres, réalisées à hauteur d'homme au fond d'abris en encorbellements: des girafes, des autruches... Le sol est jonché de débris de poteries antiques, parfois décorées.

Cette journée a été dure pour moi: je suis vidé, les jambes flageolantes, fébrile. Je plante mon duvet n'importe où, en plein vent, et je me couche sans manger. Didier, qui voit bien que ça ne va pas, m'apportera quelques nouilles : c'est toujours ça d'ingurgité.
Lors d'une des nombreuses séances "cagagne", c'est l'apothéose: je lâche mon seul rouleau de papier qui fait immédiatement buvard dans la flaque de m... De plus, je n'ai plus un seul sous-vêtement de propre : on atteint les sommets!
Au matin, Éric me demande si je ne peux pas prendre sa moto. Il semble avoir contracté la même chose que moi. Comme je veux profiter de ce voyage, je me force à accepter, cela hâtera peut-être ma remise en forme. Un petit vent de sable tenace nous a agacés toute la nuit (pas loin de force 6 de l'est). J'ai parfois eu l'impression de recevoir des averses de sable: on ne dort pas vraiment bien dans ces conditions!

petit dèj' ravitaillement Après un petit déjeuner pris à l'abri entre le camion et la falaise, nous refaisons le plein et partons vers l'est.

Les guides nous laissent jouer à nouveau dans une zone de sable et de roches gréseuses. Ce n'est pas la grande forme, aussi je me contente de suivre les autres, non sans tenter quelques grimpettes de dunes, virages en appui, équilibre plus ou moins assuré sur une crête, descente molle... Je ne suis pas très précis, aussi je calme le jeu!
L'endroit est un véritable terrain de jeu pour "freeriders".

seul dunes rochers freeride Christian freeride groupe freeride Hervé freeride Kako freeride MarioKart freeride Bruno

Nous sommes au point le plus Sud de notre voyage, à moins de 70 kms de la frontière du Niger.
De l'autre côté vers l'est, nous passons à côté d'un puits comblé au milieu d'un bois de gros acacias.
Pour Moulay, il serait à sec.

attente Nous avons dû l'attendre vingt minutes dans le vent et la chaleur: ne nous voyant pas arriver, il était parti à notre recherche! Ce sont les aléas du voyage en groupe, surtout quand on est nombreux.

Ensuite nous remontons plein nord, en suivant la plaine de l'Igharghar, que nous quittons pour celle encore plus large, de l'oued Tagrera : des kilomètres et des kilomètres poignée de gaz vissée à fond ! (110 kms/H...)

le rocher de la girafe En fin de matinée, nous apercevons au loin des reliefs qui servent probablement d'amers à Moulay. Ce sont des pitons de grès qui se dressent au beau milieu de la plaine. Nous faisons halte au pied de l'un d'eux, le rocher de la girafe.

déjeuner et sieste au rocher de la girafe La sieste est longue; tous éparpillés sur les dalles au pied du rocher, on dirait une bande de macaques rhésus !
Hervé (qui « a du sang » !), part faire un tour avec sa moto en plein cagnard. En revenant, il nous raconte avoir rencontré un grand serpent jaune qui s'est enfui dans les rochers. Moulay désire le voir (décidément consciencieux, le bougre): il part à sa recherche. Ici, ce ne peut-être qu'une couleuvre de Moïla.

renard famélique Ces jours-ci, Hervé et Christian voient également un renard famélique, avec sa queue caractéristique à bout blanc, et un fennec. C'est ce qui arrive à ceux qui musardent beaucoup, à l'écart ou un peu en avant du "convoi".
En milieu d'après-midi, la chaleur est un peu tombée, et nous repartons vers le nord.

pâturages à chameaux Nous croisons quelques pâturages (la pluie est tombée la semaine dernière), qui attirent des chameaux. Nous croisons aussi quelques 4x4 accompagnant des groupes de trekkers. Nous piquons au nord-est.

rocher de l'éléphant En fin d'après-midi, c'est l'arrivée dans un cirque rocheux, balisé par un magnifique éléphant de 50 mètres de haut: c'est le jumeau de celui qui se trouve en Mauritanie! Nous bivouaquons ici.
Didier et moi, que cet aspect de la vie saharienne intéresse toujours, partons avec les chauffeurs à la recherche d'eau: il y a une guelta dans le voisinage, qui s'avérera à sec, du moins à sec d'eau potable!
Nous sommes déçus, le paysage est complètement minéral et pourtant il y a des chameaux qui viennent boire ici : ce sont eux qui ont tout bu et pollué le peu qui restait.

Le soir, je n'arrive pas à manger correctement; l'ambiance est morose et tendue. Grâce à la « prévoyance » des Mâconnais, les bouteilles d'alcool défilent, mais cela n'y change rien, au contraire. Taïeb, le fils de l'organisateur, un jeune algérois « fils à papa » tout ce qu'il y a de plus moderne, habillé en jeans et T-shirt, nous parle de l'islam et de la « grande civilisation arabe », de ses figures historiques, la plus grande à ses yeux étant Oqba, l'émir qui conquis le Maghreb en 681...:« Grand comme...comme...les tours jumelles de New York »! Quatre ans après l'ignoble attentat, ce jeune provocateur est-il fou? fanatisé? ou tout simplement idiot !? Son intervention est suivie d'un silence interloqué, nous abrègeons la soirée: demain est un autre jour.

bivouac Chacun choisit une place dans de drôles de petites rigoles au fond sablonneux: nous sommes alignés les uns derrière les autres, à quatre ou cinq par rigole.
Des lumières apparaissent sur la crête en face, de l'autre côté de la grande dune: des trekkers y campent.
La nuit sera plus calme que la précédente.


Freeride

ombre acacia Ce matin l'air est clair, et il fait bon. Mais le vent se lèvera dans la matinée. Quelques-uns ont une petite mine, tourista oblige. Tout le monde roule aujourd'hui. Nous ferons 106 kms ce jour là.

pâtés de sable Cela commence par une séance de rodéo dans une plaine rocheuse défoncée, puis nous atteignons un petit cordon de dunes où, tradition maintenant bien établie, tout le monde va jouer sauf moi, contraint de m'économiser un peu !

C'est le seul jour où nous croisons plusieurs fois quelques groupes de trekkers en 4x4, ou plus exactement de trekkeuses !
Je viens de prendre conscience que les amateurs de trek sont du sexe féminin et les amateurs de moto du sexe masculin: cherchez « l'erreur » !
Nous continuons vers le nord-nord-est à travers la plaine immense. Nous longeons une espèce de crête basse ou tous les motards grimpent, redescendent, s'infiltrent entre les rochers, tout en suivant du coin de l'œil la progression du 4x4 à bande rouge de Moulay.

tombe pré-islamique Il y une multitude de tombes pré-islamiques alignées tout le long de cette crête.

Esselin Trekfen Puis nous la quittons pour traverser une grande étendue plane vers le nord-est, l’oued Ti-n-Tarabine, et débouchons sur une dépression bleuâtre; avec Richard on s'arrête, intrigués: « de l'eau ? »

la baleine En s'approchant, on s'aperçoit que ce n'est qu'un effet d'optique dû à un dépôt d'argile bleue. C'est Esselin Trekfen (parfois écrit « Assali-n-Trakfine ».)

rhinocéros d'Esselin Trekfen Tout à côté, un arbre, et une longue dalle bombée, parfois surnommée « la baleine », recouverte de gravures rupestres d'un beau style: des lignes bien marquées dont les bords sont adoucis et polis (style de Tazina ?). La pierre est presque bleue.

halte méridienne à Esselin Trekfen L'ombre de l'unique acacia, de belle taille, est squattée par la grande natte et par les cuisiniers pour la halte de midi (il a quand même fallu virer les motos pour ça !)
Il fait très chaud, et l'après-midi commence par une bonne sieste ! Eric se balade carrément dans un magnifique slibard blanc à moitié déchiré! Grosse rigolade du côté des chauffeurs targuis!

Nous finissons par décoller pour aller faire joujou sans conviction dans le petit massif à côté, composé de dunes et rochers, pour changer (on se blaserait vite ?! ), puis un peu plus loin vers l'est, en direction de l'oued Tahaggart.
On y trouvera des débris de poterie au pied de reliefs chaotiques: pitons, arches..; lors d'une halte à l'ombre, deux faucons laniers nous survolent sans arrêt, inquiets de nous voir si proches de leur nid !

oups, une marche J'en profite pour piquer un quad: dans ce décor de rochers plantés dans des dunes pâles, c'est un outil ultra-efficace et jouissif à piloter. Je tempère ce que je pense des quads! Olivier, le journaleux de quad passion, me rejoint avec le sien et nous passons dans des endroits...étonnants !

Nous revenons sur nos pas, vers la dalle, puis continuons vers le nord-ouest, dans l'oued Tarabine.

bivouac oued Tarabin En fin d'après-midi, nous faisons halte dans les rochers, sur le bord ouest. Je suis toujours mal, d'autres montrent également des signes de dysenterie, Richard semble souffrir aussi.
Tout le monde s'installe: Moulay nous a prévenu qu'il y avait des risques de scorpions près des rochers.

notre camp J'abandonne prudemment Didier pour me poser sur une dalle au milieu du sable; parfait, le ciel pour nous et pas de vent, c'est le bonheur...s'il n'y avait cette s...de tourista; avec Christian, on se demande s'il n'y aurait pas autre chose: des amibes par exemple ?!

preparation taguella Ce soir, c'est la fête, chacun a le droit de se faire un shampooing et une toilette selon l'humeur: les chauffeurs sont allés chercher de l'eau à la guelta d' Adobdob, à 15 bornes d'ici. Elle est limpide, douce et fraîche.
Puis c'est l'heure du dîner. Les cuisiniers préparent la « taguella », le pain cuit dans les braises et le sable.
Nauséeux, je préfère aller me coucher...Je crois que Sammy et Richard ont fait de même.

la « molaire » Le lendemain, belle journée. On file au nord, toujours le long de l'oued Tarabine. Aujourd'hui, c'est tourisme! On s'arrête à la « molaire », un rocher en équilibre précaire sur une base très étroite.

passe vers youf Ehakit Puis on s'enfile dans un passage étroit, de la largeur d'un 4x4, qui nous descend vers Youf Ehakit.

Youf Ehakit Ce nom bizarre signifie "mieux qu'une tente"! L'humour n'est pas absent des toponymes tamachek! En découvrant le site, on comprend mieux le sens de ce nom; ce sont de vastes abris sous roche, parfaits pour un bivouac confortable.

canyon adobdob L'après-midi, les volontaires ont quartier libre pour aller visiter l'aguelmam Adobdob (une guelta toujours en eau): nous avons « une heure trente, pas plus ! »
C'est un ravin encaissé encombré d'acacias en fleurs, qui se termine en un canyon étroit, jonché d'énormes blocs de pierre éboulés; la falaise verticale culmine 60 ou 80 m plus haut.

guelta adobdob Il paraît qu'en période de pluie, une grande cascade se déverse au fond. Le bassin fait plus de 50 m de diamètre: c'est un délice de tirer un peu d'eau à la bouteille et de profiter de cette douche même sommaire ! Tout le monde est ravi. Mais personne ne se baigne car cette eau est utilisée pour alimenter hommes et bêtes.

En redescendant, nous découvrons sous un bloc de pierre un cadavre de mouflon, entièrement nettoyé ! Probablement tué par un prédateur: Chacal ? Guépard ? Lynx caracal ? Hyène ? Difficile de savoir, Moulay n'est pas là pour me renseigner. En tout cas, ce n'est pas un braconnier: il n'aurait pas dépecé et abandonné le squelette entier dans un abri si exigu, si malcommode pour un homme.

Nous rejoignons la troupe, nous rhabillons fissa, et c'est reparti pour le nord.

Patrick et Hervé Je roule devant, et je vois Hervé qui me rejoint: d'humeur joueuse, je le repasse et ce sera "gaz" en grand, poignée droite soudée pendant 15 ou 20 bornes! Le délire, comme des gosses sur des mobs! Je dois être en train de reprendre du poil de la bête...

oued foutes Nous quittons l'oued Tarabine pour l'oued Tibeleghlaghine (ouf!): grandes plaines, gaz en grand!
Le soir, un peu à la bourre, Moulay nous fait bivouaquer à Fouts, dans un oued au pied de reliefs plus accusés, et parsemé de quelques acacias assoiffés.
C'est la routine de l'installation: d'un côté, délimitation du territoire de la « Mâconnie libre, indépendante et unie », très organisée, très soudée - mais pas fermée, de l'autre côté les « indépendantistes cévenols »,...pas de territoire défini, un peu dans tous les sens, aucune unité...indépendants, quoi, mais pas fermés non plus! Eric, d'humeur solitaire, s'aménage un petit nid à l'écart. La liberté, en somme !

corvee de bois Le bois abonde et les targuis en font provision; nous les imitons, car l'air est plus frais ce soir: nous remontons nettement en altitude et latitude.
Au programme ce soir, soupe relevée (la chorba), nouilles à la sauce pimentée, avec quelques morceaux de viande dans un bol, fromage genre hollandais local, quelques dattes.
Avant et après, rhum dominicain et vodka ! il ne reste ni whiskey ni pastis...
Derrière nous un énorme feu ronfle, alimenté en permanence par les uns ou les autres. Ca doit se voir à des kilomètres de distance ! La nuit sera calme.


Gaaz et jacousi !

oued Foûtès oued in Deledj Le lendemain, on remonte l'oued Foûtès, puis d'oued en oued on aboutit dans l'oued in Deledj.

puits oued in Deledj A un détour, on tombe sur un puits, creusé dans le talus qui borde le lit de l'oued. Quelques acacias, des huttes, des enclos en épineux pour les chèvres. Nous puisons de l'eau: elle est douce et fraîche, un délice à boire et...à asperger ! De l'autre côté, il y a des jardins et une maison avec un autre puits (et une motopompe, nous dira Moulay).
Ce dernier arrive après un long moment, et monte son 4x4 sur le talus ou nous nous trouvons: c'est l'embranchement qu'il fallait prendre; nous avons eu de la chance !

jean-pierre: c'est par là ! De vallée en vallée, nous arrivons en ordre dispersé au bord de l'oued Taghhaouhaout (à vos souhaits).

plein traditionnel De temps en temps un arrêt essence , eau... ou cagagne (pour les amateurs comme moi !)

Denis à Temekerest Il faut emprunter cet oued vers le nord-ouest pour rejoindre la source de Temekerest: il a plu la semaine dernière, et il paraît que la traversée était impraticable.
Je n'ai jamais vu un oued si mou ! C'est pénible, je me demande comment font les autres pour rouler si vite (et pourquoi ?!) - il faut dire que je suis reparti à la bourre derrière tout le monde, on a toujours du mal à recoller après ça!
Plus loin, un ou deux véhicules sont dispersés le long de l'oued, à l'abri d'acacias. Au fond, nous nous arrêtons au pied d'un petit bassin d'écoulement où vient mourir un ruisseau d'eau claire sur fond de gros sable beige.

bergere de Temekerest chevres de Temekerest Dans l'oued, une berbère bergère avec ses chèvres. Jupe foncée, visage, bras et mollets nus, elle nous regarde avec curiosité: elle nous proposera sans insister quelques babioles-souvenirs (de petits canevas de perles à motifs géométriques).

le canyon de Temekrest Nous grimpons aux cascades qui dégringolent plus haut, entre grès rose et gris. Au sommet, l'eau sourd du sable entre les joncs, tout simplement.

douche pour Didier La douche est un mélange d'eau froide et de gros grains de sable: c'est tonique.

attente dans l'oued Temekrest On passe ensuite une moitié de l'après-midi à attendre François et Sam qui se sont probablement perdus. Kako et un chauffeur sont partis en 4x4 à leur recherche.
Finalement, Moulay part aussi, pour revenir un moment après avec nos deux pieds nickelés. A table !

Ensuite, c'est le long retour vers Tamanrasset sur une piste en grande partie sablonneuse (très empruntée), où il vaut encore mieux ouvrir les gaz si on ne veut pas être trop chahuté dans une trace défoncée par les véhicules à 4 roues : ce que je déteste le plus !
Nous dépassons des jardins maraîchers qui annoncent l'entrée dans Tamanrasset: les guides sont apparemment pressés de rentrer, car tout le monde disparaît brusquement devant moi !
Je dois être "à l'arrêt" car je me retrouve tout seul, bientôt rejoint par Didier. Nous retrouvons Olivier à l'entrée de Tam'.

poids lourd Nigérien un poids-lourds nigérien passe, chargé à bloc, en route pour le grand sud.
Plus loin, nous retrouvons un des notres qui nous attendait à un carrefour, et recollons au groupe dans Tamanrasset: beaucoup de véhicules, pas mal de monde, mais ambiance un peu africaine et atmosphère calme.

« club aventures africaines » Et c'est l'arrivée à l'agence « club aventures africaines », où sont entreposés les motos et quads.

Tout le monde va prendre une bière à l'hôtel (le seul endroit où on en sert officiellement), puis on nous emmène au Hammam, où chacun peut se récurer à loisir: quel bonheur !
En fin de séance, je demande si le masseur est libre; Kako intervient et un noir jovial s'approche: je m'assoit et il m'imite aussitôt. Drôle de position pour masser ? Je me tourne et il en fait autant: on se regarde et nous finissons tous dans une franche rigolade ! Il avait compris que je faisait des massages...Tant pis, ce sera pour une autre fois. Nous sortons dehors et attendons un bon moment, le temps que les "collègues" aient obtenu leur massage...J'aurais dû en faire autant !

preparation couscous d'adieu Le soir, retour au bivouac à l'écart de la ville, non sans avoir poireauté à récupérer les uns et les autres: Mohamed le cuisinier nous a préparé un couscous d'enfer.
Kako, le "maître de cérémonie", et son ami Sammy nous quittent pour prendre l'avion. Deux bons compagnons ces deux là ! Aux petits soins avec nous, toujours de bonne humeur, pas « langues de bois » pour un sou, des « mecs bien », quoi !

sourires dans un commerce de Tam' Le lendemain, retour à Tam' pour une matinée d'emplettes: il faut bien faire vivre le petit commerce local; il y a de toutes évidences un marché tacite entre les guides et les commercants de Tam'. C'est l'usage.
Ca tombe bien, je cherche une petite dague targuia comme coupe papier pour un ami! Tout le monde s'éparpille et fait quelques emplettes ou mange un morceau.
Puis c'est le transfert à l'aéroport, les adieux aux guides: « À la prochaine, Moulay? »; « Inch allah !»

Et les motos dans tout ça ?
Après les moues dubitatives avant le départ, les premiers grognements devant leur fonctionnement poussif en altitude, on s'y est fait!
Il faudra peut-être affiner la carburation pour trouver un compromis entre Tam' (1374 m) et Ti' m Méguérourène (489m): mission impossible ?

Yam'250 TTR Ce sont des motos légères et faciles, il faut juste s'habituer au bib'mousse, pour les tenant de la chambre à air: en revanche très pratique pour rouler ou se garer sous les épineux acacias!
Elles ne sont pas très puissantes, mais dans cet environnement ce n'est pas un handicap, même dans le sable: le terrain est piégeux et les services médicaux d'urgence éloignés...

Yam'250 TTR Comme toute machine que l'on ne connaît pas, il faut s'y adapter, ce qui est fait au bout de la première journée! On oublie vite la belle enduro sophistiquée qu'on a laissée en France.
Ensuite, ce ne sont que parties de rigolade, tout le monde avec la même moto, poignée dans le coin comme des gosses, ou alors tranquillement à musarder à son rythme, là où notre fantaisie nous mène, ou à explorer autour du campement en petits groupes...les bonheurs oubliés d'une bonne tranche de moto entre amis et sans complications !

quad Yam' Ah, j'oubliais les quads ! C'est la première fois que j'en essayais un dans le sable, c'est l'outil idéal! Sur sol dur, c'est moins évident; en tout cas, grosse condition physique exigée pour rouler longtemps.

Kako sur son quad Yam' On a bien rigolé avec les trois quadistes présents, et il y a des jours ou ils m'ont impressionné: les suivre zigzaguant comme des dingues dans les ornières de la piste, toujours à la limite de se sortir ou de mettre la cabane sur le chien, c'était un spectacle réjouissant! Comme l'a dit Hervé, le jeu vidéo Mario-kart, mais en vrai !

Voilà la belle histoire des petits enduristes maconnais (qui font la rime avec...déconner bien sûr!) et cévenols (un peu fols)..qui a dit folles ? T'as 'oir ta gueule à la prochaine récré en Algérie !

Epilogue: moins rigolo, avec diagnostic de dysenterie amibienne et près de 3 semaines de traitement à la clé pour quelques-uns...Probablement un problème d'hygiène alimentaire et hydrique en cuisine : à revoir impérativement.
Mais tout le monde s'en est sorti, et les choses sont bien faites : on ne retient que les bons souvenirs ;-)


FIN


Crédits

Il s'agissait d'une balade à moto dans le tassili du hoggar, en mars 2005 (un raid « Yamaha Adventure » ) avec « Kando aventures »« Kando aventures »

et l'agence « club aventures africaines »« club aventures africaines », organisateurs algériens spécialisés dans ce genre de raid.

Un grand merci à tous ceux qui ont partagé leurs photos avec moi, notamment Olivier, journaliste professionnel pour un magazine de Quad.


Parcours

parcours de ce raidNotre parcours approximatif (un tracé exceptionnel !)


Lexique

touareg: terme arabe désignant les populations berbères de la région (adjectifs: targui, targuia, touareg)
kel tamachek (ou tamahak): l'équivalent pour eux-même
chameau: appellation du dromadaire au sahara !
chibani: le vieux (pas péjoratif)
cairn: tas de pierres, souvent à but d'orientation
amer: repère remarquable utile à la navigation
cagagne: diarrhée en langue occitane !
tourista (ou turista): gastro-entérite infectieuse du voyageur
GPS: appareil portable de positionnement par satellites artificiels nord-américains
gara (gour), garet, garaet : colline(s) tabulaire(s) (et formes diminutives ?)
guelta: point d'eau dans la roche ou le sable, plus ou moins temporaire.
aguelmam: équivalent en tamachek
daya: cuvette à fond argileux sur un sol plat; garde l'eau de pluie un certain temps et favorise la présence d'un peu de végétation
erg: ensemble dunaire
sif: crête dunaire aigue
reg: plaine pierreuse
tassili: plateau gréseux presque complètement érodé, dont il ne reste que des buttes ou quelques massifs témoins
dorca: petite gazelle commune du Sahara.
thalla: tamaris